Entretien avec Laurence Santantonios, directrice des éditions Mauconduit
Focus sur l'ouvrage Libre à elles - Le choix de ne pas être mère
Vous êtes l'éditrice et également l’auteure de Libre à elles, comment ce projet est-il né ?
En effet, exceptionnellement, je suis à la fois auteure et éditrice. J'ai voulu interroger ce choix mystérieux de la maternité ou de la non-maternité. Pourquoi ai-je éprouvé le désir si puissant de devenir mère et pourquoi d'autres femmes – de plus en plus nombreuses en Europe – choisissent de ne pas l'être et le revendiquent ?
Comment comprendre cette nouvelle donne anthropologique et pourquoi, en plein XXIeme siècle, est-ce encore un sujet tabou ? Quelle est la part du biologique et du culturel dans ce qu'on appelle communément « instinct maternel » ?
Pour mieux comprendre, j'ai rencontré une quarantaine de femmes volontairement sans enfant qui témoignent.
Quelle est la singularité de votre ligne éditoriale ?
Mauconduit s’écrit à la première personne. Un fil conducteur qui se tire de l’intérieur, à l’aide d’un je qui harponne et sollicite le lecteur. Un je qui s’inscrit dans un environnement social, un contexte historique et politique précis, donnant ainsi au récit individuel une dimension sociologique et collective.
Si j'ai voulu publier Libre à elles chez Mauconduit, c'est justement parce qu'il s'inscrit dans cette ligne : en m'y impliquant de façon personnelle, intime – comme les femmes qui témoignent – je souhaite tendre un miroir aux lecteurs et aux lectrices.
Pourquoi avoir choisi le prisme de l'intime comme phare dans vos ouvrages ?
J'ai toujours pensé – et expérimenté – qu’on appréhendait mieux les situations à travers la parole de quelqu’un qui les a vécues lui-même. Comme l'écrit si justement Annie Ernaux , dont je suis fière d'avoir publié Retour à Yvetot : « L’intime est encore et toujours du social, parce qu’un moi pur, où les autres, les lois, l’histoire, ne seraient pas présents est inconcevable. »
Pourquoi avoir décidé de créer votre propre maison d’édition ? Depuis combien de temps existe-t-elle? A-t-elle toujours été diffusée par CED et distribuée par Les Belles Lettres ?
Tout mon parcours professionnel s'est déroulé dans le milieu du livre : l'édition, le journalisme littéraire et professionnel du livre. J’ai ainsi eu l’occasion de rencontrer et d’interviewer des dizaines d'éditeurs et d’acteurs du livre. A un certain moment de ma vie, j'a voulu « mettre les mains dans le cambouis» et disposer de ma propre – et très modeste – structure d'édition. Nous l’avons créée avec quatre amis très impliqués dans l’aventure qui participent activement au comité de lecture. Depuis 2011 – sa date de creation – elle est diffusée par CED et distribuée par les Belles Lettres.
Quel est votre rythme de publication ? Combien avez-vous de titres à votre catalogue ? Pouvez-vous nous présenter vos différentes collections ?
Au départ, c'étaient quatre livres par an, maintenant c'est plutôt deux. Nous avons une vingtaine de titres à notre catalogue. Il n'y a pas de collections à proprement dit, mais on peut distinguer les récits littéraires des documents de sciences humaines et sociales. Toujours déclinés à la première personne du singulier.
Hormis deux superbes albums de bande dessinée signés par Désirée et Alain Frappier, ce sont des livres de texte. Des écrivains que Mauconduit accompagne fidèlement : Brahim Metiba, Elisa Fourniret, Gilles Kneusé, Xavière Gauthier, Serge Filippini, Philippe Lejeune...pour ne citer qu’eux.
Que prévoyez-vous de publier en 2019 ?
Au printemps est prévu un roman en grande partie autobiographique d’une auteure franco-marocaine, Anissa Bouziane. Elle est née aux Etats-Unis et y a vécu la plus grande partie de sa vie. Dans ce livre, la narratrice voit son « rêve américain » s’effondrer après avoir assisté à l’effondrement des tours du World Trade Center. Elle quitte sa vie à New York pour retourner au Maroc.
Il y aura également plusieurs livres à paraître à l’automne 2019 mais il est trop tôt pour en parler.
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En effet, exceptionnellement, je suis à la fois auteure et éditrice. J'ai voulu interroger ce choix mystérieux de la maternité ou de la non-maternité. Pourquoi ai-je éprouvé le désir si puissant de devenir mère et pourquoi d'autres femmes – de plus en plus nombreuses en Europe – choisissent de ne pas l'être et le revendiquent ?
Comment comprendre cette nouvelle donne anthropologique et pourquoi, en plein XXIeme siècle, est-ce encore un sujet tabou ? Quelle est la part du biologique et du culturel dans ce qu'on appelle communément « instinct maternel » ?
Pour mieux comprendre, j'ai rencontré une quarantaine de femmes volontairement sans enfant qui témoignent.
Quelle est la singularité de votre ligne éditoriale ?
Mauconduit s’écrit à la première personne. Un fil conducteur qui se tire de l’intérieur, à l’aide d’un je qui harponne et sollicite le lecteur. Un je qui s’inscrit dans un environnement social, un contexte historique et politique précis, donnant ainsi au récit individuel une dimension sociologique et collective.
Si j'ai voulu publier Libre à elles chez Mauconduit, c'est justement parce qu'il s'inscrit dans cette ligne : en m'y impliquant de façon personnelle, intime – comme les femmes qui témoignent – je souhaite tendre un miroir aux lecteurs et aux lectrices.
Pourquoi avoir choisi le prisme de l'intime comme phare dans vos ouvrages ?
J'ai toujours pensé – et expérimenté – qu’on appréhendait mieux les situations à travers la parole de quelqu’un qui les a vécues lui-même. Comme l'écrit si justement Annie Ernaux , dont je suis fière d'avoir publié Retour à Yvetot : « L’intime est encore et toujours du social, parce qu’un moi pur, où les autres, les lois, l’histoire, ne seraient pas présents est inconcevable. »
Pourquoi avoir décidé de créer votre propre maison d’édition ? Depuis combien de temps existe-t-elle? A-t-elle toujours été diffusée par CED et distribuée par Les Belles Lettres ?
Tout mon parcours professionnel s'est déroulé dans le milieu du livre : l'édition, le journalisme littéraire et professionnel du livre. J’ai ainsi eu l’occasion de rencontrer et d’interviewer des dizaines d'éditeurs et d’acteurs du livre. A un certain moment de ma vie, j'a voulu « mettre les mains dans le cambouis» et disposer de ma propre – et très modeste – structure d'édition. Nous l’avons créée avec quatre amis très impliqués dans l’aventure qui participent activement au comité de lecture. Depuis 2011 – sa date de creation – elle est diffusée par CED et distribuée par les Belles Lettres.
Quel est votre rythme de publication ? Combien avez-vous de titres à votre catalogue ? Pouvez-vous nous présenter vos différentes collections ?
Au départ, c'étaient quatre livres par an, maintenant c'est plutôt deux. Nous avons une vingtaine de titres à notre catalogue. Il n'y a pas de collections à proprement dit, mais on peut distinguer les récits littéraires des documents de sciences humaines et sociales. Toujours déclinés à la première personne du singulier.
Hormis deux superbes albums de bande dessinée signés par Désirée et Alain Frappier, ce sont des livres de texte. Des écrivains que Mauconduit accompagne fidèlement : Brahim Metiba, Elisa Fourniret, Gilles Kneusé, Xavière Gauthier, Serge Filippini, Philippe Lejeune...pour ne citer qu’eux.
Que prévoyez-vous de publier en 2019 ?
Au printemps est prévu un roman en grande partie autobiographique d’une auteure franco-marocaine, Anissa Bouziane. Elle est née aux Etats-Unis et y a vécu la plus grande partie de sa vie. Dans ce livre, la narratrice voit son « rêve américain » s’effondrer après avoir assisté à l’effondrement des tours du World Trade Center. Elle quitte sa vie à New York pour retourner au Maroc.
Il y aura également plusieurs livres à paraître à l’automne 2019 mais il est trop tôt pour en parler.
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